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Groupe de travail n°1
« Les rôles de l’Evêque, des prêtres, des diacres et des laïcs »
Observation : le groupe de travail s’est réuni une dizaine de fois et a largement échangé sur la situation actuelle. Des équipes paroissiales ont été rencontrées, des prêtres, diacres. Des références de lectures (extraits de Vatican 2, textes du droit canon, analyses de théologiens, articles de presse, ouvrages spécialisés, textes d’autres mouvements en France qui ont engagé les mêmes réflexions).
Ces échanges ont essentiellement nourri les membres du groupe de travail et les ont fait progresser dans la compréhension de ce qui se joue actuellement.
Le groupe souhaite au final au-delà des quelques éléments qu’il peut rapporter ici que la réflexion qu’il a commencé à faire traverse toute l’église diocésaine et soit conduite dans un esprit d’ouverture. Des moyens conséquents devraient être préposés pour conduire un tel « champ de réflexion » mais cela en vaut la peine et cela devient même urgent.
I- Une réflexion sur la mission de l’Eglise ( synthèse des réflexions, lectures)
Le but de la mission de l’Église, ce n’est pas l’Église, c’est le royaume de Dieu, dont elle est germe, signe et instrument.
La mission c’est vivre la fraternité universelle. Sans limite. Dire « Notre Père », sans aucune exclusive.
1-3/ La question du témoignage pour notre temps :
Le témoin ce n’est pas celui qui sait, mais celui qui a vu.
Ne passons pas trop de temps et d’énergie aux questions de fonctionnement institutionnelle de l’Église. Allons sur les vrais enjeux et la vraie Mission que nous tenons du Christ.
II- Les rapports Prêtres /Laïcs sont à reconstruire dans un dialogue et un échange permanent : Verbatim de prêtres interrogés dans le cadre des travaux du groupe. Il s’agit de remettre le Laïc au centre des dispositifs afin de les mettre en situation de travailler à la mission d’annoncer le royaume. Le prêtre au service de la communauté.
« Il faut que des laïcs puissent animer des communautés chrétiennes en cas d’absence de prêtre. »
« Les laïcs rendus participants de la charge sacerdotale, prophétique et royale du Christ assument, dans l’Eglise et dans le monde, leur part dans ce qui est la mission du peuple de Dieu tout entier » Gaudium et Spes Laïcs 2
« Les laïcs devraient plus prendre en charge les différents problèmes de la paroisse. »
« A travers sa manière d’être Jésus montre les limites du pouvoir religieux et politique qui peut isoler les plus petits : cf. le lépreux, l’épisode des enfants, etc. »
« Le prêtre configuré au Christ fait face à l’Eglise épouse, il n’y a aucune suprématie, les rôles sont différents. Comme dans un couple l’homme de plus en plus homme et la femme de plus en plus femme mettant les différences en avant pour une plus grande complémentarité commune ; du coup chacun fait l’autre ».
« En tant que prêtre j’attends des laïcs : soutien, exhortation, correction, dans un dialogue de charité ».
« Il est important que dans le conseil pastoral on ne soit pas toujours d’accord ; ça m’agace mais c’est précieux pour un ministère de prêtre ».
« Non seulement les laïcs m’apprennent à être prêtre mais surtout chrétien ; ils m’apprennent à trouver ma place au sein de l’Eglise ».
« Concrètement les laïcs en vertu de leur baptême, sont prêtres, prophètes et rois : donc offrent le monde à Dieu, proclament la Parole de Dieu, mais en actes, aussi petits soient-ils et là où on est. Partout on peut servir, en cela ils sont en véritable collaboration avec les prêtres ».
« Cela serait dénaturer notre mission que de dire les prêtres n’ont plus le temps alors les laïcs le font. Temps ou pas les laïcs doivent participer à la préparation au baptême, au mariage…en véritable collaboration avec les prêtres ».
« Parfois ils ont en charge des responsabilités que la Mairie leur fait porter, mais qui pourraient être le fait de laïcs ».
« Dans la différence on trouve toujours la fécondité ».
III- Une réflexion sur le mode de fonctionnement dans l’Eglise. (Réfléchir sur le thème d’un fonctionnement plus démocratique dans l’Eglise est- ce possible
1/ Comment des citoyens démocrates abandonneraient-ils les exigences liées au fonctionnement démocratique en franchissant le seuil de leurs églises ?
On doit avoir des exigences démocratiques dans l’Eglise : Le peuple n’est pas un troupeau passif. Il est fait de « pierres vivantes » Il est fait d’hommes et de femmes animés par l’esprit.
Ceci n’implique pas que les institutions soient façonnées selon le moule démocratique où le peuple est souverain (il n’y pas d’exigence de contrôler l’action de ses représentants par le biais d’élections régulières).Car elle est l’Eglise du Christ et se reçoit sans cesse de lui.
2/ Les droits des baptisés
Le droit canon leur reconnaît des droits
L’Eglise donne dignité à tous ses membres Elle tient chacun pour habités par l’Esprit
La nature de l’autorité dans l’Eglise :
Elle est une autorité de service
Les responsables
Elles doivent se laisser éduquer par le Christ mais aussi par les réactions des fidèles qui sont imprégnés du même Esprit
La passivité des fidèles
La passivité des fidèles encourage d’un côté les autorités à s’enfermer dans des positions suffisantes et d’un autre côté à se penser comme au dessus.
Conséquences de la passivité
L’Eglise s’enfonce dans la passivité d’un côté et l’autoritarisme de l’autre.
La vraie nature de l’Eglise
Nécessité de se rapproprier les droits et pouvoirs par les fidèles en fixant bien les règles.
Les exigences démocratiques, ce n’est pas vouloir la démocratie dans l’Eglise :
Le système actuel (passivité des fidèles et autoritarisme des autorités) gène l’annonce de la bonne nouvelle (perte d’énergie à devoir se confronter à ce système passivité /autoritarisme et contre témoignage)
Comment faire évoluer ?
Cela ne dépend pas que des communautés locales et pourtant en chaque lieu chacun doit intervenir et s’engager.
C’est la condition pour que les choses bougent et que l’on réponde à ce que veut l’esprit du Christ.
IV- Réflexions autour de la question du fonctionnement des paroisses à partir de plusieurs rencontres avec des responsables de paroisses
Analyse de CEV sur la vie paroissiale
4-1/ Les contextes :
Soit la paroisse est un bastion que l’on protége, une communauté qui se réunit « entre soi » soit le pari est pris de l’ouverture, du dialogue interculturel et inter générationnel.
4-2/ Les décisions qui sont prises relatives aux affectations, regroupements :
Nous avons constaté une difficulté pour de nombreux croyants de comprendre les choix qui sont faits en termes de nominations.
4-3/ L’accompagnement des changements :
Les changements de responsables de paroisses ne sont pas accompagnés.
4-4/ L’histoire de chaque paroisse. La prise en compte de l’histoire dans la réflexion.
Chaque paroisse a une histoire. Celle-ci ne semble pas être prise en compte au moment où des décisions sont prises.
Proposition de CEV :
4-5/ L’organisation générale de la paroisse-
a) Le rôle des prêtres dans la paroisse : la déclinaison des « fonctions d’enseigner- sanctifier- gouverner ».
b) Le rôle des laïcs dans l’aide à la mission :
Le plus possible travailler avec les laïcs mais en équipe.
c) La pastorale de la paroisse
Le choix de la pastorale semble être le choix du curé bien peu du collectif
d) Les instances mises en place au sein de la paroisse :
e) Le fonctionnement du conseil pastoral :
Organiser des formations ou séminaires sur les gestes et les méthodes qui favoriseront une bonne gouvernance dans la paroisse ;
f) Le conseil pour les affaires économiques
g) Rôle des laïcs – déclinaisons plus précises :Tâches matérielles ; Tâches administratives ; Tâches pastorales : Catéchèse- liturgie –prières communautaires- préparations (baptêmes- mariages- catéchuménat)- formations des adultes- aides spirituelles aux malades et aux personnes âgées- pastoral auprès des jeunes- actions caritatives
h) La contribution de la vie de la paroisse à la vie du diocèse
Rendre transparente l’activité et les réflexions qui se déroulent dans les doyennés. Rendre compte des apports
i) Prospective Les difficultés majeures ressenties, constatées ;
Les bouleversements que traversent l’Eglise appellent à prendre en compte toutes les diversités d’expression : accents nouveaux, appels nouveaux ceci au sein d’une paroisse ce qui n’est pas simple. Comment tenir ce même monde et en faire une communauté en évitant le conflit, l’affrontement, l’évitement.
Sortir d’une conception du prêtre chef de la paroisse (c’est très résumé ) et une communauté qui dépend de lui avec des instances nommées par lui, des décisions arrêtées par lui, une vie liturgique organisée autour du prêtre et de la fonction sacrée du prêtre.
Alors qu’une autre démarche veut se faire entendre qui repose bien davantage sur la vie des laïcs mais aussi des habitants, une présence au monde moins visible, plus ramassée, moins liturgique, plus ancrée sur le service.
Dans le cadre de nos investigations et des relectures qui peuvent en être faites, nous pressentons bien que nous sommes au début d’une réflexion parce qu’au début d’un profond bouleversement.
V- La mission et le rôle de l’Evêque. Un mode de gouvernance qui traduit un service de toutes les personnes qui vivent dans le diocèse pour leur apporter la bonne nouvelle.
Dans les approches que nous avons pu faire, nous n’avons jamais senti la force et la présence spirituelle ou de pasteur de l’Evêque. Les rencontres ont manifesté la souffrance ressentie par la situation de blocage. Certains l’ont dit ouvertement d’autres à demi mots préférant spiritualiser la situation la vivant comme un passage obligé « voulu par le seigneur ».
La proposition que nous faisons c’est que le mode de gouvernance de l’Evêque fasse l’objet d’une réforme profonde.
Si les textes instituent des conseils (épiscopal, presbytéral et pastoral diocésain) il nous semble que c’est notamment en améliorant la désignation des membres de ces conseils et en rendant plus transparentes leurs travaux que nous pourrons avoir la garantie qu’il y a un progrès dans la conduite du diocèse.
VI- La mission des diacres
Quelques contacts ont té pris pour « travailler « la question de la présence et de la mission des diacres. Par manque de temps mais aussi en fonction des premières informations recueillies, la question de la place des Diacres ne nous a pas parue portée par nos interlocuteur
Cette fonction semble éteinte dans l’esprit des uns et des autres c’est-à-dire non significative et non visible (sans du tout remettre en cause la bonne volonté des titulaires).
Il n’y a pas de portage pastoral d’une institution qui avait été très portée par l’Evêque précédent.